The wedding soundtrack au début c’était un projet solo, naviguant entre pop suicidaire et antifolk, auquel de temps à autre des amis venaient filer un coup de main. Le bonhomme et le projet ont survécu, et reviennent sous une nouvelle forme. The wedding soundtrack devient un trio. La bête à six pattes poursuit sa course en musique, rue parfois dans les brancards, tire sur sa propre ambulance et fait feu de tout bois (du piano, du violon, de la batterie, du banjo, du kazoo, des boites à rythme et pleins d’autres bidules).
Naturellement, la musique s’en ressent, dans une valse où la rage fait du corps à corps avec la douceur, où on s’amuse avec le désespoir. Simon (l’homme orchestre du groupe), Mathilde (à la batterie) et Clément (guitare/chant) proposent une musique en plein dans la vie avec les fêtes et les gueules de bois, les promenades dans les bois et les cris dans la nuit. La relative débauche instrumentale du trio s’accommode d’intentions minimalistes, les chansons sont brèves, et l’idée de démonstration est aussi éloignée du groupe que, disons, les atolls de Tuvalu le sont de Combes la ville.
Il aura fallu 3 ans pour proposer un successeur à Poland. C’est désormais chose faite avec Na Na Na Ro. 3 années au cours desquelles Simon aura encore appris de nouveaux instruments, Mathilde aura pleinement pris sa place derrière les fûts et Clément aura continué à écrire en dépit du bon sens un nombre absurde de chansons. 3 ans au cours desquels le groupe a aussi étendu encore davantage son horizon musical sans jamais céder aux collages racolleurs.
Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, et comme c’est plus ou moins la tradition, ce nouvel album s’accompagne de l’arrivée d’un nouveau membre, Vivien, rencontré lors d’un concert commun avec son ancien groupe, Via Dubai.