Né aux Pays-Bas d’un père néerlandais et d’une mère française, Odran Trümmel passe la majeure partie de sa vie entre la France et l’Ecosse, où il se fait la main sur les scènes ouvertes des nombreux pubs d’Edimbourg. De retour en France, il participe à de nombreux projets allant de la pop française à l’électro punk décallée , de l’électro grand-guignol à la bossa nova pur sucre au côté du très brésilien Sandro Armel. C’est néanmoins en tant que batteur du groupe de jazz-mutant tourangeau Epsilon Sigma Club qu’il s’illustre principalement (festival Aucard de Tours et Rockomotives en 2004, ouverture d’un concert de the Ex à Tours…) avant de se consacrer pleinement à ses propres chansons.
Jouant tous les instruments, parfois accompagné par son comparse d’Epsilon Sigma Club le saxophoniste québécois Andy Lévêque, Odran enregistre seul dans un garage son premier album Down Louishill. Amoureux du folk pratiqué en leur temps par Nick Drake et Bert Jansch, il multiplie les arpèges de guitare, donnant une texture acoustique à des chansons dont les arrangements lorgnent plutôt du côté d’une pop légère, teintée parfois de mélancolie mais toujours richement rythmée. Les textes, souvent pétris d’humour, peuvent évoquer les délires antifolk d’Adam Green ou les comptines douces amères des frères Herman Düne.
C’est sur le label Another Record que sort en fin d’année 2005 Down Louishill. L’album est salué par les critiques. S’ensuit une série de concerts en solo, duo ou trio. La formation reste essentiellement folk, mais parvient à vitaminer ses concerts au moyen de boucles de human beat box réalisées en direct par Odran.
Depuis novembre 2006, c’est en compagnie de Fabien (batterie/basse) et d’Andy (basse/saxophone/guitare) qu’il se produit, décuplant ainsi l’énergie déjà présente lors de concerts désormais mâtinés de rock low-fi. Une évolution perceptible dans le deuxième album d’Odran (qu’il a encore une fois réalisé du début à la fin, pochette comprise), Mutants and Loonies à paraître le 17 septembre.
Cet opus se fait plus direct que son prédécesseur, mais n’oublie néanmoins pas les arrangements foisonnants chers au Tourangeau : la guitare électrique remplace souvent la guitare folk qui se refuse toutefois à lâcher le morceau, la batterie dévergondée se moque du monolithique, le ukulele et la mandoline s’invitent à la grand messe sur « Mayonnaise » ou « Trespassers »… Un vrai disque de pop psychédélique à l’humour décalé.