Bravant les éléments, riffs orageux et breaks torturés, Lä Mä se fraye sa propre route du Rock, jusqu’à des mers plus calme, au confluent du Jazz, du Prog et du Psyché. Musique réfléchie mais sans détours, Lä Mä vous incite à la frénésie, sans retour.
Désormais dans les bacs avec un premier album éponyme et autoproduit, la musique de Lä Mä est une invitation au voyage, et à la transe. Comme en figure de proue d’une caravelle devenue ivre, suspendue à la merci des éléments, elle ballotte, s’offrant aux mélopées sinueuses comme aux océans les plus tourmentés, sans poser de questions, charmée par le chant du Cormoran.
Un animal déjanté à 3 têtes que cette créature, qui pousse ses premiers cris dans les tréfonds troglodytes de la « Cochonnerie » d’ Orbigny, en Avril 2017. Fruit de l’union de 3 sapeurs musicaux dont les chemins se croisent quelques mois plus tôt, et d’une rapide gestation: dans l’antre du Lä Mä point besoin de trop penser, il suffit d’agir en se laissant guider par ses antiques instincts souverains. Retour au Règne Animal garanti. Retour de l’être aimé.
L’échine de la bête, en touches d’ivoire et d’ébène, c’est le pianiste Niortais, Raphaël, secondé par la guitare tendineuse et la glorieuse pilosité faciale de l’autre Raphaël, Tourangeau celui-ci. Tous deux intriquent des mélodies entêtantes, ponctuées de riffs orageux, tandis que le claviériste, comme en proie à quelque frénésie, scande parfois à tue-tête d’étranges litanies.
Mais l’animal, s’il veut vivre doit très vite se mettre sur ses pattes, galoper, rester en mouvement. Et c’est d’instinct que le marionettiste-percussioniste, Paolig l’a compris, martelant toms et cymbales pour faire avancer le camélidé, le menant à la baguette pour lui conférer son apesanteur.
En bref, vous l’aurez compris, ces 3 cowboys, complètement à l’Ouest du Far Ouest, sont lancés dans une ruée vers l’Or qui ne s’arrêtera pas de sitôt, et ne boivent qu’à leur propre alambic la substance garante de leur fulgurante ascension parmi les grands de ce monde.