La musique de Belakane est telle un fleuve qui a pris la couleur des terres qu’il a traversées. Terres de France et d’Afrique, Vents d’Ouest et du sahel, Eaux d’estuaires, Feux de brousse.
Belakane est un omni, objet musical non identifié, omnidirectionnel, omniculturel, omnilingue, un voyage transmonde à bord d’un taxi brousse lancé à pleine bourre sur le périphérique d’un mégalopole qui crache des saturations tropicalisées, musique baroque où des fétiches de ferraille scandent des riffs d’afrorock, où la voix porteuse de mots français, wolof, arabe ou lingala s’invite à la composition d’un imaginaire où se croisent des amours contrariés, des forêts secrètes où la folie tapine à l’ombre d’un mbalax, des entre-peaux qui se frôlent à la station des afropolitains, des désirs d’équateur, des retours de souche à la chanson qui dit qu’il est impossible de vivre ici sans cet ailleurs où le possible est d’être enfin ensemble et pourtant différent..