Après de nombreuses années de son enfance consacrées au piano, Bajram Bili (aka Adrien Gachet) découvre le rock psyché, et surtout la musique électronique. Personnage assez insaisissable, grand timide, Bajram Bili est à classer dans la catégorie des “drogués” à l’isolement du studio… Au milieu de synthétiseurs et autre matériel vintage subtilement mélangés aux guitares et à la batterie, il façonne le son d’une manière très personnelle avec une grande méticulosité, travaillant beaucoup les effets, les intrusions noisy, sans jamais perdre de vue le côté mélodique de ses morceaux.
Pour ce qui est des influences, Bajram Bili n’hésite pas à revendiquer quelques noms, tels que Boards Of Canada, Peter “Sonic Boom” Kember, James Holden, Tim Hecker… Presque autant pour la démarche artistique que pour la musique en elle-même. Cela semble relever du grand écart et pourtant, son univers, y compris celui du live, nous paraît finalement bien résumé ainsi car, que ce soit en studio, en concert ou dj set, il se dégage toujours une atmosphère propre à créer un état de transe.
Sur You’re A Ghost In A Tipi (son 1er EP sorti sur Another Record en sept. 2011), l’artiste avait opté pour un travail sur la lenteur, les ambiances lointaines…
Le voici aujourd’hui de retour avec un nouvel EP intitulé Sequenced Fog sur lequel Bajram Bili affirme encore davantage son côté electronica, tout en explorant des influences krautrock et ambient dont on le sait proche. Il y livre une musique plus instrumentale et plus électronique que celle qu’il a pu produire par le passé, mais paradoxalement plus “chaude” dans son univers toujours aussi brumeux et abstrait. Bajram Bili a choisi de travailler des structures répétitives, hypnotiques, en continuant à faire la part belle aux bidouillages à tendance shoegaze-psyché qui étaient au centre de You’re A Ghost In A Tipi.
Tout en restant construit autour des ambiances, des nappes, Sequenced Fog pourra paraître plus “brut” et analogique que son prédécesseur. C’était en quelque sorte la règle de départ, à laquelle il ne fallait pas déroger lors des sessions studio. C’est également une idée que l’on retrouve lorsqu’on assite à un live de Bajram Bili…